samedi 26 septembre 2009

Madère

Bonjour à tous,

On vous avait laissés le 26 Août alors que nous allions visiter la capitale andalouse. Nous sommes donc partis en bus d'Ayamonte et arrivés à Séville vers midi nous sommes tout de suite allés visiter la cathédrale qui est la 3ème en taille après St Pierre de Rome et St Paul de Londres, elle est effectivement gigantesque et très riche tant au niveau de son architecture gothique que par sa décoration intérieure très chargée.

La cathédrale de Séville

La présence de la domination musulmane au cours de plusieurs siècles est flagrante et la cathédrale a été construite sur les ruines d'une mosquée, ce qui est assez curieux c'est la tour « Giralda » qui était autrefois le minaret de la Grande Mosquée, elle fait 97M de haut et a la particularité de ne pas avoir d'escalier, on y monte par une pente douce en colimaçon à angles droits car le muezzin y accédait à cheval. Les catholiques l'ont gardée mais y ont mis des cloches au sommet!

Vue de Séville prise de la "Giralda"
L'après-midi avant de flâner en ville nous visiterons le fameux Alcazar haut lieu également de l'influence arabe avec de superbes « Azulejos » et de non moins superbes jardins.

Entrée de l'Alcazar

Avant de quitter l'Espagne nous ne manquerons pas d'aller dans une « Jamoneria » acheter un jambon cru « Bellota pattes noires » afin de ne pas manquer de viande durant nos futures longues traversées, nous avons le plaisir d'avoir affaire à une vendeuse parlant parfaitement le français et qui, après que nous lui ayons expliqué notre programme, a mis au moins 10 minutes à choisir la pièce la plus appropriée en y enfonçant un testeur en bois et on est reparti avec un magnifique jambon de 7kgs, qui on peut vous l'avouer est le meilleur de tout ceux qu'on a pu manger jusqu'à présent car il fond littéralement dans la bouche...

La semaine suivante nous avons tranquillement remonté à nouveau l'Algarve vers l'ouest en visitant à fond la lagune de Faro-Olhao pour atterrir à Portimao d'où nous avons visité l'arrière pays en bus et avec nos super vélos pliants. Dans ce port nous avons aussi eu la surprise de voir un couple de Riec sur Belon, client du magasin, lui tenait une voilerie à Concarneau, qui veulent acheter une maison en Algarve et y vivre définitivement, décidément on n'a pas fini de voir des gens du coin, et ce n'est qu'un début.

Le 6 Septembre, nous quittons Portimao et le Portugal continental avec un petit vent mais cela ne va pas durer on s'en doutait, dès le passage à la hauteur du cap St Vincent il forcira pour s'établir entre 20 et 25 noeuds avec des pointes à 30, c'est ainsi que nous franchirons le rail des cargos mais en plus la houle se lèvera avec des creux de 2M50, c'est très impressionnant de voir la mer arriver de derrière à la hauteur du portique et de sentir le bateau se soulever tranquillement en attendant la prochaine.

A ce petit jeu les estomacs fragiles ne résistent pas et Annick se réfugiera le soir à l'intérieur victime du mal de mer, elle ressortira 36 heures plus tard et aura ainsi eu droit à son baptême du grand large.
Le bateau se comportera très bien après avoir affalé la grand voile et laissé que le génois entier ou partiellement roulé suivant la force du vent, nous gratifiant de nombreux surfs à 9/10nds. Le seul problème fut que le pilote nous a vite annoncé « Battery Low » dès la fin du premier jour nous obligeant à couper le frigo et ce malgré la production de 5 à 6 A/h de notre hydro-générateur. Malgré les bip bip réguliers de nuit, le complément de charge des panneaux solaires le jour et notre grande capacité des batteries de traction (450 A), il ne se mettra pas en rideau et nous permettra même de ne réaliser qu'un mille supplémentaire par rapport à la route théorique sur les 456 mn de la traversée.
Un autre point positif celui-là est l'efficacité de l'AIS qui nous avertit par un signal sonore qu'un gros bateau est sur notre route, cela me permet de me reposer quelques minutes entre deux tours d'horizon. Ce sera la deuxième nuit que nous croiserons le plus de cargos.

Le mercredi 9 au point de 8H30, soit 72H après avoir quitté Portimao, le loch affichait 404 mn sur 455 à faire autant dire que dès le début de l'après midi nous scrutions l'horizon particulièrement sous les nuages, le GPS nous indiquant que nous n'étions plus qu'à une quinzaine de milles et ne distinguant rien, je me suis même surpris à douter de la technologie et à reporter le point sur la carte papier, mais la position était bonne mais toujours pas de côte alors qu'il y a un sommet à 516M, ce n'est qu'à 9 mn que la côte a émergé d'une légère brume de mer. Ouf! Et à 18H nous arrivions à Porto Santo après 456 mn effectués.

L'accueil des équipages français d'autres bateaux présents fut très sympa, c'est ainsi que nous avons fait connaissance de Didier et Marie Pascale possédant également un Atlantis mais un 430 qui apprenant le soir même qu'une place se libérait à Funchal , s'en allèrent le lendemain, et de Yves et Elisabeth sur un Ovni 365 qui va faire le Rallye des Iles du Soleil(RIDS), nous les retrouverons à Madère. Le lendemain soir arrivera un « Alliage Azzuro 42 » bateau construit à Lorient où Yves avait fait un stage, avec Denis et Edith à son bord qui vont aussi faire le RIDS.

Porto Santo est une île beaucoup plus basse et aride que Madère distante de 50mn. Par contre elle possède une magnifique plage longue de 7kms n'ayant rien à envier aux plages des tropiques, l'eau est à 22° et du port on n'a que la digue à franchir pour aller se baigner ce que nous ferons tous les jours. C'est Christophe Colomb qui l'a découverte et nous sommes tombés en même temps que la fête annuelle commémorant cet événement autant dire qu'il y avait de l'ambiance, sans compter la discothèque qui libère ses décibels de 1H à 5H du matin, sortant des fêtes hebdomadaires d'Espagne et du Portugal on n'est pas dépaysés. On fera quelques balades à pied et une en bus afin de découvrir la totalité de l'île.

Le lundi 14 nous quittons le port pour rallier l'extrémité Est de Madère, plus précisément la marina de Quinta de Lorde. Nous aurions bien aimé rejoindre Didier et Marie Pascale à Funchal la capitale mais la mini transat « La Rochelle – Funchal – Salvador de Bahia » y arrivant le 19, il n'y avait plus de place et tous les bateaux présents y compris l'Atlantis 430 de nos amis devaient quitter le port avant le 18 c'est ainsi que nous les retrouverons à Quinta de Lorde. La traversée se fera sous le soleil avec un bon vent et cette fois-ci une excellent visibilité puisque dès le départ nous avons vu Madère grossir et l'arrivée au pied de cette masse volcanique était impressionnante.

Après avoir fait le mardi une superbe marche sur la désertique et volcanique Pointe de Sao Laurenço, eh oui mon filleul Saint Laurent est ici omniprésent!, nous prenons possession le mercredi d'une Clio pour visiter l'île pendant 7 jours.

Madère a une côte nord très élevée, le sommet est à 1861M, qui reçoit les précipitations atlantiques, et les anciens ont admirablement façonné le paysage au fil du temps en faisant des terrasses pour la culture. Afin de répartir l'eau ils ont réalisé ce qu'on appelle des « levadas » sortes de rigoles de 30 à 50 cms de large avec un muret en pierre sur le côté de la pente. Ces levadas partent des sommets et conduisent l'eau en pente très douce jusqu'à la côte irriguant cultures et jardins grâce à un système de trappes. Elles alimentent aussi les centrales hydrauliques. C'est donc sur le muret bordant ces levadas que tout le monde randonne et il y en a 2500Kms autant dire que c'est le paradis du randonneur.

Tous les jours donc nous en effectuerons une nous permettant d'apprécier la luxuriance de l'île, la végétation et les fleurs sont omniprésents bien que ce n'était pas la meilleure saison pour cela, le printemps doit être extraordinaire.

Nous avons aussi bien sûr visité une cave de madère à Funchal, ce n'est pas comme dans nos vignobles des propriétaires récoltants mais des assembleurs qui achètent le raisin de diverses régions de l'île et qui le font vieillir dans leur cave, les barriques sont très vieilles et voient défiler plusieurs récoltes, d'après Artur de Barros e Sousa, nom du propriétaire de la cave visitée, l'intérieur de celles-ci est littéralement cristallisé et le vin ne s'imprègnent pas du bois. On a évidemment eu le droit à la dégustation et on a pu apprécier les différences, on s'est décidé pour une bouteille de « Boal » que nous dégusterons en apéritif pour quelques grandes occasions!

Le 19, de passage à Funchal nous assisterons à l'arrivée du vainqueur de l'étape de la transat 6,50 décidément tout est mini, vous me croirez peut-être pas mais la traditionnelle bouteille de champagne lui revenant de droit n'était qu'une fillette de mousseux portugais, une honte pour un français! L'après midi, mais nous n'étions plus là, c'est un portugais qui terminait premier des bateaux de série, peut-être a t'il eu droit à mieux.

Le temps à Madère est très agréable ni trop chaud ni trop froid avec une petite averse de temps en temps, mais il nous tarde de visiter les Canaries de long en large on espère. Hier après avoir pris conseil auprès de mon électronicien de Port la Forêt, j'ai alimenté directement mon pilote depuis le parc de batteries avec un cable de plus forte section car je perdais 1,5V au calculateur, j'ai hâte de voir le résultat.

Normalement on part demain matin 26 à l'aube, on regrette beaucoup de ne pas être au mariage de Corentin le filleul d'Annick mais on y sera par la pensée. Pour ceux qui reçoivent les positions avec Spot, les piles qui sont au lithium sont HS, j'ai mis des piles neuves normales que je remplacerai plus souvent à moins que j'en trouve aux Canaries, mais ne vous affolez pas si vous ne recevez pas de position.

A bientôt

Annick et Josic