jeudi 18 février 2010

Brésil première partie

BRESIL – 1ère Partie

Il y a deux marinas à Salvador de Bahia, celle des brésiliens « Bahia Marina » et celle plus rustique et conviviale où atterrissent tous les bateaux de voyage : le « Terminal Nautico » anciennement CENAB. C'est dans cette dernière que nous arrivons ce 25 décembre.

Nous y retrouvons outre Christian et Martine de Tahaa Tiva, beaucoup de voiliers rencontrés au Cap Vert ainsi que les participants du Rallye des Iles du Soleil, dont nos bateaux-copains Harmonie de Denis et Edith, Alazado de Yves et Elisabeth étant en balade dans la baie. La très grande majorité des bateaux présents est française, on continue tous à se demander ce qui nous attire ici plus que d'autres nationalités? On n'a pas trouvé la réponse.

Cette marina est située dans le quartier des affaires de Salvador, derrière les quais du port de commerce se trouvent les bureaux de toutes les banques et beaucoup d'administrations ce qui fait que le soir tout devient désert. De ce quartier on accède au centre historique, le Pelhourino par une tour à quatre ascenseurs : l'élévateur Lacerda. Ce centre est touristique et concentre les plus vieux édifices de la ville qui ont du mal à résister à l'épreuve du temps, il faudrait un grand programme de restauration mais l'argent consacré à cela fait apparemment défaut et le Brésil a sans doute d'autres priorités. Les vieilles maisons des rues qui conduisent à ce centre semblent plus ou moins squattées et ce n'est pas étonnant que passé 22H il soit recommandé de rentrer en taxi. Les quartiers commerçants et résidentiels se trouvent en périphérie et en particulier sur le front de mer côté Est. Sur la côte Sud, juste avant les marinas il y a de résumé tout le contraste brésilien : les riches vivent dans une belle propriété en haut de la falaise, ils accèdent à la mer en contrebas avec un petit funiculaire où ils ont sur pilotis un bungalow et où est aussi amarrée leur grosse vedette. Quelques mètres plus loin au flanc de cette même falaise s'entassent les pauvres dans une favela...


On dit que cette partie du Brésil est la plus africaine et c'est vrai que elle a beaucoup de points communs avec le Cap Vert que nous venons de quitter, sans doute aussi la culture portugaise a laissé des traces, les gens sont très gentils et se mettent en quatre pour tenter de répondre à votre question et notre grand regret c'est de ne pas pouvoir communiquer, il aurait fallu apprendre quelques rudiments de portugais, on se promène avec notre petit guide de conversation mais la prononciation est tellement différente de l'écriture. Enfin avec beaucoup de patience et force gestuelle on y arrive!

La patience est aussi une habitude à avoir au Brésil, on en a fait l'expérience lors de nos formalités d'arrivée. On les a commencé le 28 décembre, lundi suivant Noël. Il faut d'abord se rendre le long des quais aux services de santé où l'on remplit un questionnaire médical, partout sont posées des affiches relatives à la grippe et la dengue. Ensuite, il était 10h on se présente à la police de l'immigraton, on y retrouve les équipages de trois autres bateaux français malheureusement le planton nous informe que un des deux policiers est malade, sans doute des suites du réveillon, et que le deuxième est en baie à contrôler un cargo, il nous assure qu'il arrivera une demie heure plus tard. En fait nous attendrons deux heures et notre tour arrivera à 12H30. A 14H ce sera le tour des douanes, là aussi deux heures à attendre et à 16H c'est trop tard pour aller à la Capitainerie de la marine brésilienne, ce sera pour le lendemain et du coup on peut rester au Brésil 90 jours reconductibles une fois après d'autres formalités, mais à chaque changement d'état il faudra recommencer une partie de celles-ci...

En attendant la nouvelle année nous continuons de découvrir Salvador en particulier le Shopping Center de Barra qui n'a rien à envier aux grands centres commerciaux de notre capitale. En complétant notre avitaillement nous sommes très étonnés de ne pratiquement pas trouver de rayon poissonnerie ni boucherie au détail, la majorité de ces denrées est vendue congelée ou salée et séchée, nous qui rêvions de bons poissons frais! La chaleur doit expliquer ces différences de consommation alimentaire.
A propos de chaleur, il fait toujours de 27° minimum la nuit à 32-35° la journée, heureusement que en fin de matinée se lève généralement une petite brise rafraîchissante et qu'au petit matin il y a presque toujours quelques averses tropicales. On s'y fait très bien, faut dire qu'étant parti en juin les températures ont cru progressivement au fur et à mesure de notre descente et vu l'hiver que vous avez subi en France on se dit qu'on a bien fait de partir cette année là.

Annick, Martine et Christian de Tahaa Tiva en route pour le réveillon

Nous fêterons le passage de la nouvelle année avec l'équipage de Tahaa Tiva dans une maison du Pelhourino louée par la famille de Pierre qui fait le RIDS avec son Moody « Pétunia » basé à Sainte Marine. Un cuisinier brésilien ayant préparé un superbe buffet de spécialités bahianaises, nous passerons le cap de la nouvelle année très agréablement en regardant du balcon surplombant la baie les différents feux d'artifices. C'est au retour de ce réveillon pourtant accompagnés par Pierre, son ami Luc et son fils jusqu'à l'élévateur Lacerda que j'ai mal démarré l'année. Une personne un peu louche est descendue dans le même ascenseur en nous parlant beaucoup, malgré le fait que nous étions sept, et voyant que les grilles de la marina approchaient elle a jeté son dévolu sur moi, a passé une main dans la poche de ma chemisette et s'est empressée de filer à toutes jambes avec le téléphone portable qui s'y trouvait. Heureusement qu'il n'était plus tout jeune, mais que cela nous serve de leçon, il y a 300m à faire à pied entre la sortie de l'élévateur et la porte de la marina et de nuit il faut impérativement prendre un taxi.

Cuisine bahianaise du réveillon

Salvador est la porte d'accès à la « Bahia todos santos », la « Baie de tous les saints » dans laquelle se jette la rivière Paraguaçu et où il y a de nombreuses îles, la plus grande étant celle d'Itaparica, autrement dit tout à découvrir ainsi que l'archipel de Tinharé et la baie de Camamu à 70Mn plus au sud.

C'est donc le premier janvier que nous appareillons avec Tahaa Tiva pour l'île d'Itaparica dont le mouillage est distant de 13,5Mn. L'endroit est très agréable avec un banc de sable découvrant à marée basse sur lequel on échouera nos bateaux pour les caréner, on se croirait presque aux Glénan!

Retour de galbord et Tahaa Tiva échoués côte à côte

Le village est aussi très sympathique et on s'y promène le soir en toute tranquillité. Comble du luxe, l'eau qui coule dans les tuyaux de la marina vient directement d'une source d'eau minérale où viennent s'approvisionner tous les habitants, ici il ne se vend pas beaucoup d'eau en bouteilles en tous cas bien moins que sur le continent où l'eau disponible dans les canalisations n'est pas considérée comme potable, d'où un commerce important de distribution d'eau en très grands conditionnements. Sur ce banc de sable nous trouverons même des petits coquillages plus petits que les coques et les palourdes mais délicieux à l'apéro!

Faut dire qu'ici l'apéritif national est la caïpirinha, rappelant un peu le ti-punch antillais, vous prenez un grand verre à whisky, vous y mettez les 2/3 d'un citron vert coupé en petits morceaux, vous ajoutez une cuillèrée de sucre en poudre, de canne bien sûr, là vous prenez un pilon afin de presser le citron et d'en mélanger le jus avec le sucre, vous remplissez le verre aux 2/3 de glaçons et vous versez ensuite la cachaça (cela marche aussi avec le rhum agricole) jusqu'à ce que les glaçons flottent, vous mettez le tout dans un shaker ou vous mettez un verre de la même taille au dessus et vous secouez, il ne reste plus qu'à mettre une ou deux pailles et à siroter...Une autre version, la caïpiroska existe avec de la vodka au lieu de la cachaça. Je vous dis pas on a vite tendance à oublier qu'il y a de l'alcool, après le pontche et le grogue cap verdien et avant le ti-punch antillais, voyez comme la vie de marin au long cours est pleine de (re)? découvertes dangereuses pour sa santé!

Mouillage dans la baie près de la cascade d'Itororo

Pendant une semaine nous allons parcourir le sud de cette baie et l'entrée du Paraguaçu allant de mouillage en mouillage tous à l'abri du vent et de la houle. Retour à Salvador le 7 pour accueillir Jean Pierre et Véronique d' »Alya » d'une part et d'autre part parce que nous partons le 9 avec Martine et Christian pour le Parc National de la Chapada Diamantina à 410Kms que nous faisons en bus très confortables.

Les deux équipages réunis au Poco do Diablo

Ce parc est une région de canyons et de plateaux avec plein de rivières et de cascades, c'est un lieu très prisé pour les amateurs de trekking. Nous avons réservé deux chambres dans une pousada, sorte de gîte chez nous, à Lençois plaque tournante de cette région. Le nom Diamantina venant de l'époque de l'exploitation des diamants contenus dans les sables de toutes les rivières de la région. Nous y resterons quatre jours, visitant des chutes d'eau au pied desquelles on peut se baigner, montant au « Pai Inacio » 1150m surplombant un mini canyon du Colorado, visitant une énorme grotte « Lapa Doce » longue de 2 kms avec des stalagtites et stalagmites aux formes plus étonnantes les unes que les autres, remontant des cours d'eau au milieu de chaos de rochers avec des piscines naturelles très rafraîchissantes. Ce fut très dépaysant et très agréable de retrouver la verdure et l'intérieur des terres.

Pai Inacio

Au retour à Salvador nous accueillerons Jo et Eric de « Khéops 2 » qui avaient du retarder leur départ de Mindelo pour des problèmes de pilote eux aussi. Ce jour là c'est aussi une répétition du Carnaval, la procession à Nossa Senhora do Bonfim qui nous en donne un avant goût, il est assez étonnant de voir dans une procession au départ religieuse, défiler au son des percussions et des orchestres de samba, de somptueuses bahianaises avec leur costume blanc et leur robe à cerceaux et des groupes politiques ou syndicaux se trémoussant avec leur pancarte revendicative portée à bout de bras! Etonnant Brésil.

Bahianaises à la procession en costume traditionnel

Le 15 janvier il est temps de reprendre la mer ou plus précisément la rivière puisque nous remontons le Paraguaçu d'abord jusqu'à Maragogipe petite ville paysanne avec un marché du samedi matin haut en couleurs et impressionnant par la variété des fruits et légumes exotiques proposés. Puis ce sera la remontée à marée haute du Paraguaçu jusqu'à Cachoeira d'un côté et Sao Félix de l'autre reliées par un antique pont d'acier où roulent alternativement le train et les voitures. Cachoeira est une ancienne ville coloniale classée Monument National mais qui a du mal à restaurer ses belles maisons.

Cachoeira

Après un retour à Salvador pour récupérer des pièces ramenées de France par Pierre de « Pétunia » qui nous permettent de réparer l'enroulement de notre génois, nous filons vers le sud avec Tahaa Tiva pour Gamboa à 36Mn, situé sur l'île de Tinharé. Aussitôt débarqués, nous ressentons que ce village nous plaît, il n'y a pas de voitures, les rues sont en sable, les gens sont très gentils et le soir ils sont tous dans la rue. En fait Gamboa est le lieu de résidence des gens qui travaillent à Morro de Sao Paulo la superbe station balnéaire située à l'entrée du rio et tous les touristes sont à Morro, pour y aller on peut prendre la « lancha », embarcation à moteur équivalente à l'aluguer cap-verdien, ou à marée basse aller à pied en longeant la fameuse falaise d'argile dont on peut se recouvrir le corps, cela équivaut paraît-il à un passage dans un institut de beauté et comme c'est gratuit, évidemment on en a tous profité! Il est aussi très agréable de s'asseoir vers 18h sur la plage les pieds dans l'eau à un des nombreux bars sous un parasol et de regarder le coucher de soleil en dégustant un bon « suco » jus de fruit frais issu de la centrifugeuse.

Couverts d'argile à Gamboa

Pedra Furada
Notre première halte sera de courte durée car nous préférons descendre le plus sud d'abord et en remontant, mieux visiter ce coin. Nous partons donc le dimanche 24 pour la baie de Camamu 39Mn plus bas, et nous mouillons à l'entrée de la baie à Campinho, le lendemain nous profitons des capacités de l'annexe de Tahaa Tiva et de son moteur de 15cv pour aller sur l'île de Pedra Furada qui figure dans tous les dépliants touristiques tellement elle est jolie avec son arche de corail, puis nous pique-niquerons sur une plage carte postale au nord d'Ilha Grande suivi d'une bonne sieste à l'ombre des cocotiers. Le lendemain nous remonterons le rio Marau sur 26Mn pour atteindre la cascade de Tremembe très spectaculaire. Mouillage le soir devant le village de Marau, découverte du lieu le lendemain matin et retour vers Campinho. Après le départ de Christian et Martine commençant à remonter vers Salvador puisque partant en avion pour Rio et Iguaçu, le même tour que nous allons faire 15 jours plus tard, nous partons à pied pour visiter Barra Grande station balnéaire à la pointe de la presqu'île.

Cascade de Trémembé

Sur les cartes marines ne figurent pas les routes terrestres et c'est avec optimisme que nous entamons cette marche, elle débute par une longue route presque droite très bien empierrée et au bout de 4 kms à un carrefour nous voyons notre premier panneau indicateur mentionnant la station à 6 kms, pas de quoi nous faire rebrousser chemin mais par contre ce n'est plus qu'une piste de sable digne d'une épreuve du Paris-Dakar rendant la marche bien plus difficile. Trois heures après nous arrivions à Barra Grande et nous déjeunions d'un poisson grillé bien mérité sur la plage quasiment les pieds dans l'eau puisque c'était jour de grande marée. Le retour sera tout aussi épique, je voulais longer la mer mais il y avait un rio à passer et nous étions à marée haute avec des sacs de provision, je comptais sur une lancha mais impossible d'en trouver, finalement à force de chercher on trouva un passeur avec une pirogue taillée dans un tronc d'arbre qui nous fit traverser dans cette embarcation très instable.

Le lendemain, à l'initiative d'un couple de français, Christine et Jean Philippe, naviguant sur un superbe Amel « Galac'sea », tous les bateaux au mouillage se retrouveront à la pousada d'en face à manger des pizzas et parler chacun de nos projets de navigation, pour parfaire le tout, Christine nous avait préparé une délicieuse mousse au chocolat, inutile de dire qu'elle a eu un succès bien mérité auprès des 4 équipages français et des deux autres bateaux espagnols et allemands. Le lendemain, retournant vers Gamboa nous aurons une sortie mouvementée de la baie au passage de la barre qui s'était formée, nous en sortons quelque peu mouillés mais sous ces latitudes cela nous rafraîchit un peu!

Plage de Boipeba
Nous resterons quatre jours à Gamboa, j'en profiterai d'ailleurs pour aller chez le coiffeur si bien qu'à force de fréquenter les commerces du village et de déambuler dans la rue principale les habitants finissaient par nous reconnaître et nous avons le droit à des sourires complices à défaut de pouvoir s'exprimer en portugais. Il y a une autre île au sud : Boipeba avec une côte magnifique mais inaccessible avec nos bateaux ayant trop de tirant d'eau, nous avons donc joué au parfait touriste en nous y rendant avec un gros zodiac semi-rigide filant à 18/20nds propulsé par deux moteurs de 115cv. Son circuit passait par des piscines naturelles dans les récifs où nous avons pu admirer les petits poissons avec masque et tuba, avant de rallier Boipeba pour le déjeuner et revenir par un rio en pleine mangrove, s'arrêtant au passage à une dégustation d'huîtres à un ponton et à Cairu où nous avons pu visiter un ancien couvent en pleine restauration. Si je vous parle masque et tuba, c'est qu'il faut avouer que le long de toute cette côte brésilienne, l'eau n'est pas claire et il faut aller un peu au large dans ces piscines pour voir le fond et les poissons. Il y a énormément de rios et de bras de mer s'enfonçant profondément dans les terres où se font sentir les marées, tous les rivages sont bordés de mangrove qui abrite une vie végétale et animale importante permettant aux crevettes d'y proliférer mais interdisant toute visibilité en plongée; on s'y baigne quand même mais il faudra attendre les Antilles pour profiter du grand bleu.

Couvent de Cairu


Après un nouveau petit séjour à Itaparica nous rejoindrons Salvador pour le carnaval. Bon, il faut que je vous explique le carnaval de Salvador qui voit se rassembler trois millions de personnes dans les rues. D'abord il se déroule pendant une semaine du 11 au 16 février cette année, ensuite le principe : un orchestre
 
Exemple de "Bloco"

se produit au sommet de la caisse d'un gros camion, les parois de cette caisse étant remplies d'enceintes acoustiques énormes. Le groupe de base costumé ou pas avec des musiciens ou pas avance et se trémousse devant le camion qu'on appelle « bloco », puis suit une cohorte de gens ayant acheté le même T-shirt, dansant au rythme de l'orchestre, le tout encadré par une corde tenue par un service d'ordre. Le défilé comporte de 20 à 25 de ces groupes empruntant trois circuits dans la ville, le long de deux d'entre eux il y a ce qu'on appelle les « Camarotes », ce sont des loges payantes offrant différents services suivant les prix, open bars, plateaux repas, espace repos, même des massages! Inutile de vous décrire les décibels, à leur passage on sent sa poitrine vibrer et faire caisse de résonnance, quant aux oreilles n'en parlons pas. Vous comprendrez nous connaissant que ce n'est pas trop notre truc, heureusement existe le troisième carnaval au Pelhourino qui a l'avantage de se produire dans la vieille ville où il y a de nombreuses places et ruelles permettant aux différents groupes de se produire en marge du défilé, mais ce carnaval de Salvador est avant tout un carnaval musical et non un costumé comme celui de Rio.


Carnaval de Maragogipe

A défaut de ce dernier, nous trouverons un carnaval costumé à Magarogipe dans le rio Paraguaçu où nous nous rendrons le dimanche 14, là ce sera une profusion de costumes et d'ambiance bon enfant.

Charmantes brésiliennes

Après un nouveau passage à Itaparica où nous laisserons notre génois à un voilier suisse pour refaire la ganse du nerf de chute et un taud pour les boudins de notre annexe, nous nous envolerons le samedi 20 pour aller visiter les chutes d'Iguaçu à la frontière argentine et Rio de Janeiro, mais ceci est une autre histoire...


En conclusion de cette visite quelque peu sommaire il est vrai de l'état de Bahia représentant quand même l'équivalent de la France en superficie et avant d'aller plus au sud puis plus au nord, nos impressions sont diverses. L'image que nous nous faisions du Brésil était quelque peu différente et on ne pensait pas que hormis dans les favelas, le fossé entre les pauvres et les riches était si important. La population de cet état est noire à 80/90% et malgré tout on a constaté dans le défilé de Nossa Senhora do Bonfim où participait l'équipe municipale de Salvador que cette dernière était en grande majorité composée de blancs. Dans les marinas je ne pense pas avoir vu un bateau avec un propriétaire de couleur, en fait en dehors des grandes agglomérations, et en bateau on a la chance de s'enfoncer à l'intérieur du pays dans les petits villages, la vie des brésiliens modestes se rapproche énormément de celle des cap-verdiens et leur habitat la plupart du temps est plus proche de la cabane que d'une maison. Pourtant apparemment il n'y a pas de revendications exprimées, sans doute que comme dit la chanson, la misère est moins pénible au soleil, peut être aussi que la religion omniprésente tant catholique que des différents autres cultes chrétiens très nombreux, Dieu est omniprésent, aide à faire passer ces inégalités. Sûrement aussi que cette région du Brésil est la plus pauvre, nous vous raconterons ce que nous aurons vu plus bas, mais ce qui domine quand même c'est l'extrême gentillesse de ces gens.