dimanche 29 mai 2011

Bahamas – Nassau – Avril Mai 2011


C'est difficile de raconter ces presque deux mois d'arrêt forcé, vous penserez que New Providence dont Nassau est la ville n'est pas le pire des endroits pour rester si longtemps, je vous dirai que c'est le pire endroit des Bahamas car ce n'est pas une petite île sauvage comme on les aime, c'est la capitale où chaque jour accostent 2 à 5 paquebots qui déversent un flot de touristes plus pâles les uns que les autres puisque c'est le début de leur croisière au départ de Miami.

A gauche Nassau et son port, à droite paradise Island, au fond les paquebots


Ceci dit Nassau comprend deux parties, celle avec la vieille ville et toute l'activité nécessaire à la capitale d'un petit pays, administations, banques, commerces, ports de plaisance etc…et la petite île de Paradise Island, où tout est fait pour satisfaire et occuper les touristes du monde entier qui descendent de ces paquebots ou qui logent dans les grands hôtels du complexe Atlantis. Cette île est reliée à la grande par deux grands ponts à trois voies, l'un pour rentrer avec un péage et l'autre pour en revenir, ce qui n'empêche pas les embouteillages dans la soirée sur ce pont et dans les deux grandes rues du centre dès 16h. Tout le monde a sa voiture et en soirée tout le monde se retrouve sur ces deux artères pourtant à deux voies.

Vue sur les deux ponts

Du 2 au 13 avril je n'en ai eu qu'une vision très restreinte puisque la fenêtre du couloir du Doctor's Hospital à laquelle je pouvais accéder entre deux perfusions me permettait quand même de voir : de la zone des paquebots aux deux ponts précités avec entre deux bâtiments, les mâts de quelques bateaux au mouillage, ce qui est quand même mieux que rien ! Du 13 avril au 5 mai date à laquelle on m'a détaché l'index de l'aine, je n'ai pu arpenter que le voisinage de la marina et l'avenue menant à l'hôpital où quand même il y a de l'animation puisqu'on longe le port.

La clinique où je fus opéré et soigné

Annick et Yves avaient donc garé le bateau à la marina «  Nassau Harbour Club Marina » tenue de main de maître par Peter, grec d'origine et parlant le français. Son gros avantage est qu'elle est située en face d'un centre commercial avec tous les commerces dont un supermarché alimentaire ouvert « à l'américaine » 24h/24 ! La marina qui était auparavant celle d'un hôtel maintenant fermé (concurrence de Paradise Island oblige), possède même une superbe piscine accessible aux plaisanciers, le seul inconvénient en est le prix, 67 USD/jour, mais c'est la moins chère de Nassau et … merci l'euro fort !

La piscine et la marina

L'opération de la séparation de mon doigt le 5 mai s'est déroulée sous anesthésie locale, trop locale d'ailleurs car j'ai bien souffert, mais je vous épargne les détails, ce qui m'a étonné c'est que tout se passe en musique diffusée en permanence et que toute l'équipe du chirurgien fredonne le dernier tube en m'opérant, très relaxant ! A partir de cette date et jusqu'au 20 mai jour de l'appareillage, j'ai pu enfin visiter Nassau, pas grand-chose à dire du centre très ancien « colonie british » assez coquet tout de même, mais on voit bien que les commerces ont du mal à vivre en face de l'ogre Atlantis.

La maison du Parlement

L'attrait du tourisme à Nassau est donc Paradise Island. Côté Est se situe le quartier résidentiel avec un énorme golf et des propriétés magnifiques ; au nord c'est plusieurs plages qui se succèdent dont Cabbage Beach qui est vraiment superbe. Au sud faisant face à notre marina c'est une succession de petites marinas privées dépendant souvent d'hôtels ou de restaurants. A l'ouest c'est le domaine de la cité Atlantis, mélange de Las Vegas, Disney World. Au pied des immenses tours, décorées de dauphins ou espadons, qui abritent les chambres, s'étalent casinos, boutiques de luxe, piscines, aquariums de poissons tropicaux, toboggans d'eau et circuits pour bouées-fauteuils avec rapides etc…Bref tout ce qu'il faut pour attirer la clientèle de ce genre d'attractions, ce n'est pas notre tasse de thé mais nous ne pouvions pas quitter Nassau sans voir ce qui pouvait bien attirer toute cette faune, ah oui j'oubliais il y a aussi une marina au pied du casino où se pavanent les plus beaux yachts à moteur de la planète, tous bien entendu immatriculés sous pavillon de complaisance…

Le complexe Atlantis
Dans le parc, tout est fait pour amuser le croisiériste

Nassau est bien un paradis fiscal renommé et on y trouve toutes les succursales des banques suisses en particulier. Vu la richesse de ces établissements financiers qui doivent quand même laisser quelques subsides aux Bahamas, vu le nombre de paquebots ou navires de commerce immatriculés à Nassau qui sillonnent toutes les mers du monde, vu les flots de touristes déversés chaque jour au port ou à l'aéroport, je suis très étonné, compte tenu du nombre d'habitants, de voir encore des gens vivre dans des vieux rafiots du port quand ce n'est pas sous les arbres de l'avenue que nous empruntions pour aller à l'hôpital et quémander un dollar aux passants ! Le monde est quand même mal fait.


Durant toute cette période nous avons quand même vu plusieurs bateaux français passer à la marina mais il s'agit pour tous d'une escale technique, ravitaillement, réception ou départ des équipiers à l'aéroport, préparation du bateau pour le retour vers l'Europe le plus souvent via les Bermudes. Pour nous ce fut une escale longue et forcée mais le 20 mai à 8h nous appareillions pour la Floride en effectuant une escale d'une nuit aux Berry qui font aussi partie des Bahamas, chapelet d'îles à fleur d'eau avec des mouillages magnifiques.

mardi 3 mai 2011

Bahamas – Mars Avril 2011

Il paraît qu'il ne faut jamais appareiller un vendredi. Pourtant ce vendredi 11 mars, à 15H après avoir effectué nos formalités de départ auprès des douanes et de l'immigration et fait quelques courses de frais, nous quittons sans regrets le mouillage de Mayaguez qui est très sale. Cap au large vers les Bahamas, la route est relativement simple : après avoir franchi le « Passage Mona » qui sépare Porto Rico de la République Dominicaine, il nous faut longer la côte nord de celle-ci, passer au sud des Turks and Caicos avant d'arriver à Mayaguana première île des Bahamas où nous pouvons faire notre entrée officielle après un peu plus de 400Mn.

Maclow et Xyphos sont partis devant, ils espèrent arriver avant lundi soir à Mayaguana, nous compte tenu que nous sommes moins rapides peu importe notre heure de départ, nous serons de toutes façons obligés de nous freiner la dernière nuit car il nous faut impérativement arriver de jour donc le mardi matin. Le Passage Mona est réputé difficile du fait de la remontée brutale des fonds de l'océan Atlantique à cet endroit cumulé souvent à l'effet venturi d'accélération du vent entre deux grandes îles. La fenêtre météo qui se présentait pour les quatre jours à venir était très favorable et c'est avec du petit temps que nous visions le nord de l'île Dessecho marquant la véritable entrée de ce passage.

Nous avons à bord deux moyens de communication directe de bateau à bateau : la VHF dont la portée plafonne à 30Mn et la BLU très longue portée mais qui dépend beaucoup de la propagation des ondes, ces deux moyens nous permettront de toujours rester en contact avec les bateaux copains. Et en ce début de traversée, Jean parti le premier nous appelle à la VHF pour nous annoncer qu'il vient d'être contrôlé par les Coasts Guards américains, une demie heure plus tard c'était autour de Daniel et peu de temps après le bâtiment blanc américain nous détachait son zodiac avec quatre jeunes contrôleurs à bord. Deux d'entre eux montèrent sur notre bateau tandis que les deux autres restaient à une dizaine de mètres tout en gardant la même vitesse que nous. Ils furent très courtois puisque nous étions parfaitement en règle, pendant que l'un d'eux rédigeait son rapport l'autre vérifiait l'intérieur du bateau me demandant de soulever les planchers. Après avoir tout rempli et vérifié ils nous donnaient une feuille jaune à présenter lors de tout autre contrôle. Il faut dire que ces passages sont assez stratégiques pour eux, tant vis-à-vis de la lutte contre la drogue que l'immigration clandestine ou l'embargo de Cuba.

Le reste de la traversée se déroula sans souci particulier avec des vents portants autour de 15nds, longeant quasiment tout le temps la côte nord de la République Dominicaine et d'Haïti on se rend vraiment compte de la longueur importante de celle que Christophe Colomb appellait Hispanola. Comme prévu, le lundi 14 Daniel et Jean nous apprennent qu'ils arrivent à Mayaguana, nous sommes au sud des Turks and Caicos et un bâtiment blanc se profile à l'horizon, appel à la VHF « Sailing boat with white sails » comme si toutes les voiles n'étaient pas blanches ! Bref encore les Coasts Guards, s'ensuit une longue conversation par VHF alors que nous ne sommes qu'à 50 mètres l'un de l'autre et j'exhibe mon papier jaune, après leur vérifications ils nous souhaitent bonne route. A 18H30 nous réduisons la toile à la pointe sud de West Caicos Island, non pas parce que le vent forcit mais parce qu'il nous reste environ 50Mn à faire et que nous ne voulons pas arriver avant le lever du jour.

Première escale aux Bahamas : Mayaguana

A 8H nous pénétrons avec prudence dans Abrahams Bay par la passe Est, Jean et Daniel nous disent que l'on peut se fier aux cartes électroniques Navionics et nous avançons prudemment en slalomant entre les taches sombres, première expérience sans problème des lagons bahaméens. A 9H30 nous laissons filer l'ancre et la chaîne dans 2 mètres d'eau cristalline. Aussitôt nos copains nous embarquent pour aller faire nos formalités d'entrée, nous sommes 6 et le bureau est tout petit, ils n'ont pas l'habitude de recevoir trois bateaux à la fois et qui plus est trois français ! Tout se passe très bien et dans la bonne humeur surtout que nous leur laissons quand même 750 dollars, 150 pour nous (-de 40 pieds) et 300 pour Maclow et Xyphos. Au retour Jean nous invite à déguster la dorade coryphène qu'il a pêché la veille, grillée au barbecue et parfumée aux herbes de provence, un vrai délice !

Notre premier lagon bahaméen
Nous nous reposons l'après -midi tandis que les autres partent traquer la langouste, au vu de la météo des prochains jours annonçant le passage d'un front froid nous décidons d'appareiller le lendemain car notre fils Yves vient nous rejoindre à George Town Great Exuma le 26 et nous voulons absolument être là pour l'accueillir. Le lendemain nous quittons Mayaguana pour Long Island 162Mn plus au Nord Ouest, un bon vent pendant la journée nous permettra de bien avancer laissant Plana Cays, Acklins et Crooked Islands à bâbord puis Samana Cay, Rum Cay et Conception Island à tribord. Beaucoup d'îles que nous ne visiterons pas mais il faut bien faire des choix et devant nous se profilent les Exuma, que tout le monde s'accorde à qualifier de paradis.

Long Island comme son nom l'indique s'étire toute en longueur sur 80Mn, avec Cat Island au nord elle délimite l'entrée d'une vaste mer intérieure où les fonds sont entre 1500 et 1800m : l'Exuma Sound. A la remontée des fonds nous ramenons à bord un magnifique barracuda mais, ciguatera oblige, nous serons obligés de le relâcher. Nous contournons le Cap Santa Maria avant d'entrer prudemment dans une vaste baie : Calabash Bay, voilà un mouillage carte postale. Un immense plan d'eau bien abrité des vents de nord à sud-est, 2 à 3m de profondeur partout et une immense plage de plusieurs kms de beau sable fin en arc de cercle, un voilier nous précède au mouillage et un autre arrivera le soir autant dire qu'on a de la place. Les villas sont bien intégrées dans le paysage et même le complexe hôtelier canadien ne choque pas, il nous permet d'ailleurs de recevoir internet à bord.

Le très beau mouillage de Calabash Bay
Nous ne manquons évidemment pas de descendre à terre et de « bouger les pieds » comme disent les québécois. Après avoir laissé l'annexe sur la plage du resort, nous empruntons la route qui y mène ; aussitôt une voiture nous aborde pour nous demander si elle peut nous déposer quelque part et plusieurs feront de même s'étonnant que l'on marche sous le soleil. N'ayant plus de denrées fraîches à bord et ayant vu sur la carte qu'il y avait un lieu dit : Seymour, nous cherchons une petite épicerie. Elle existe bien et nous y trouvons de la viande surgelée, demandant à la dame si elle a de la salade elle nous dit que non mais qu'elle peut nous conduire en voiture un peu plus loin pour en trouver, nous déclinons son offre en la remerciant mais cette première approche des bahaméens nous surprend agréablement, la suite de la découverte de ces îles confirmera cette première impression.

L'épicière de Seymour
Après deux jours de farniente, le front froid étant prévu pour le lundi 21, nous levons l'ancre en direction de la capitale des Exuma : George Town distante de 27Mn. Nous sommes dans l'Exuma Sound entre 1300 et 1100m de profondeur et juste avant de négocier la passe d'entrée, à la remontée des fonds, nous ramenons à bord une magnifique dorade coryphène aux reflets bleu, jaune et vert, cette fois-ci pas question de la rejeter car c'est un poisson pélagique qui n'est pas concerné par la ciguatera. Nous qui cherchions du frais nous en avons pour 5 à 6 repas !

Le skipper est fier de sa prise
George Town, bourgade de 1000 habitants se situe sur Great Exuma Island longue de 37Mn, mais bénéficie d'un aéroport international en liaison avec les grandes villes de Floride. Au nord, le chapelet des 360 îles ou Cays s'étire sur 130Mn : les Exuma Cays, autrement dit les deux à trois semaines que nous pensons leur consacrer ne nous permettront pas de les explorer à fond. Pour ce qui est du mouillage, George Town a la particularité d'être très protégé des vents d'est dominants par une île très étirée sur plusieurs milles : Stocking Island, le passage entre les deux est large d'un mille environ, il se nomme Elisabeth Harbour et permet à des centaines de bateaux d'avoir un abri très sûr. C'est donc bien à l'abri que nous subirons le passage de ce front, une partie de la matinée du lundi de gros grains avec des pointes à 30 nds se succéderont avant que le beau temps ne reprenne le dessus.

Le mouillage de Stocking Island, au fond George Town
Nous profiterons de ces quelques jours avant l'arrivée de notre fils pour faire de grandes balades sur Stocking Island le long de l'interminable plage donnant sur l'Exuma Sound. Sur cette île où « hivernent » de nombreux bateaux américains et canadiens il existe toute une infrastructure qui assure une certaine vie sur l'île : bars, restaurants, wifi payant, concours de volley-ball, mouillage sur bouées payant dans les lagons intérieurs etc…Puis nous regagnerons le mouillage devant Georgetown où on peut cotoyer les bahaméens toujours très gentils et accueillants. Les Bahamas, ancienne colonie anglaise jusqu'en 1973, reste encore très « British » mais la proximité des Etats Unis font que les deux influences se cotoient, ainsi les voitures roulent à gauche mais la plupart des voitures ont le volant à gauche comme aux USA ou chez nous, heureusement que les distances sont courtes et que les dépassements sont limités. Nous louerons une voiture le samedi 26 pour aller accueillir Yves à l'aéroport mais comme il n'arrivait qu'à 20H, nous avons profité pour parcourir l'île de Barraterre au nord à Williams Town au sud, en fait le réseau routier se limite pratiquement à cette route et le paysage est souvent monotone ne laissant apparaître la mer et son éclatant bleu turquoise que de temps en temps.

Pause déjeuner à Rolleville

L'avion de Miami était ponctuel et nous retrouvions notre fils avec un grand bonheur, le lendemain Maclow et Xyphos arrivaient et au cours d'une bonne soirée à bord il faisait connaissance avec nos amis. Le lundi on les laissait découvrir Great Exuma et nous levions l'ancre en direction de notre premier « Cut », 28Mn plus haut. Les Exuma forment une barrière avec une entrée en moyenne tous les 10Mn, par ces entrées le « Bank » vaste étendue d'eau peu profonde (de 0 à 5/6m) sur 130 X 50Mn se vide et se remplit au rythme des marées, il est donc recommandé de s'y présenter avec le courant dans le bon sens, puis après un à deux milles on retrouve des baies et des mouillages bien abrités et où les courants perdent de leur vigueur. Notre premier sera l'Adderly Cut et nous poserons l'ancre devant le « Carribean Marine Research Center », c'est là que dans 2m d'eau nous voyons s'approcher tranquillement du bateau une forme noire imposante et avec surprise nous reconnaissons un requin nourrice, on a beau savoir qu'ils sont inoffensifs cela n'incite pas à aller faire trempette avec lui !

Notre premier requin nourrice

La veille déjà nous avions effectué une bonne partie du parcours sous spi et en sortant du Cut nous le ressortions à nouveau, quel bonheur ! Cap sur Farmers Cut 18Mn plus au nord. Il y a beaucoup de courant dans le passage et aussitôt après il faut obliquer à tribord et mouiller entre Great Guana Cay et Little Farmers Cay en lisière du chenal mais nous préférons, dériveur intégral oblige, mouiller au dessus du banc de sable dans 1m50 d'eau où les courants seront moins forts. Nous gardons tous les trois un très bon souvenir de cet endroit, l'île de Little Farmers n'a qu'une soixantaine d'habitants tous très sympathiques, les hommes partent à la pêche le matin et rentrent vers les 15h, ils vident et nettoient leurs prises sur le port et d'énormes raies viennent manger les restes dans 1m d'eau. Nous en profitons d'ailleurs pour leur acheter des langoustes (25Usd les 3 !) et avec les lambis pêchés par nos soins en entrée ce fut un dîner mémorable. Nous aurons également la visite de plusieurs requins nourrice décidément très communs ici. Ici le temps s'écoule doucement et il fait bon vivre, nous y resterons deux jours bien remplis entre balades à terre, baignades et pêche.



Apéro Caipirinha - Lambis à Little Farmers Cay


Le 31 nous partons pour notre première navigation sur le "Bank", nous sortons prudemment par le NW puis le vent arrive et nous permet une fabuleuse traversée dans 3 à 5 mètres d'eau sur une vingtaine de milles, on se croirait naviguer à l'intérieur des Glénan sauf qu'à babord il n'y a pas de terre en vue et pas plus de profondeur. Tout cela nous mènera à Staniel Cay après avoir contourné la ponte de Harvey Cay, là nous passons devant la petite marina de l'île mais les vents étant plein sud nous irons mouiller derrière la pointe sud-est de Big Majors Spot, tout près de la "Thunderball grotto" dans laquelle fut tournée un James Bond.

Les îlots où se cache la "Thunderball Grotto

Nous tenterons une balade sur l'île mais la densité de la végétation nous l'interdira, du coup nous nagerons au dessus d'un beau récif peuplé de beaux poissons, mais un requin citron viendra contrarier notre snorkelling. Le lendemain découverte de l'île de Staniel Cay, nous constatons que de riches américains y ont de somptueuses résidences et que on y construit partout. Les gens se déplacent en voiturettes de golf et tout le monde vous dit bonjour avec un grand sourire, nous achetons un pain dans la "Bakery" il faut pousser une porte et on entre dans la cuisine de l'habitation, ce jour là il y avait 3 pains à vendre sur le buffet et toute la famille était dans la pièce en train de déjeuner.

Maison colorée de Staniel Cay
L'après midi après avoir mouillé le grappin de l'annexe, Yves entreprend l'exploration de la grotte du James Bond, des myriades de poissons vous entourent avec une lumière à laquelle on ne s'attend pas puisqu'elle est fournie par une ouverture dans le calcaire du rocher au dessus.

Nuée de "sergents-major" dans la Thunderball Grotto

Je ne reviendrai pas sur cette journée du lendemain 2 avril où mon accident arriva, je vous l'ai conté précédemment. Heureusement que toutes ces îles disposent d'une infirmerie qui prodigue les premiers soins et d'une piste d'atterrissage, trois heures après je m'envolai en avion taxi pour Nassau avec en compensation le survol de tout le nord des Exuma où je voyais avec regrets des voiliers dans des mouillages de rêve…
Je vous conte la suite grâce au livre de bord et au récit que m'en ont fait Annick et Yves. Ce jour là donc nous étions prévenus grâce au Réseau du Capitaine de l'arrivée imminente du Kelt 8,50 « Dixou » de Denis et Sylvie les québécois aperçus à St Martin dont nous suivions la progression depuis quelques jours grâce à la BLU. C'est dans les moments difficiles que l'on se rend compte que l'amitié et la solidarité des bateaux copains n'est pas un vain mot. Déjà la veille un jeune canadien d'Ottawa dont le catamaran était mouillé à côté de nous était venu discuter à bord, nous avions évoqué longuement malgré notre anglais hésitant la suite de notre voyage aux USA et il nous donna quelques tuyaux, je ne me doutais pas que le lendemain matin, ayant entendu la détonation il me conduisit très rapidement à l'infirmerie. Annick et Yves se sentirent donc bien entourés avec l'arrivée d'une part de Dixou et d'autre part de Xyphos et Maclow. Yves repartant le vendredi suivant, la décision fut prise de remonter les Exuma pendant les deux jours suivants avant de remonter vers Nassau le mercredi.

"Dixou" nous précède vers Warderick Wells

Dixou faisant de même, Annick et Yves le suivirent le lundi jusqu'à Warderick Wells avec un bon vent portant. Warderick Wells Cay est l'île où se trouve le siège de l' »Exuma Cays Land & Sea Park ». Dans cette réserve naturelle qui s'étend sur 22Mn et qui comprend 15 îles, il est interdit de pêcher, tous les bons emplacements de mouillage ont des bouées payantes obligatoires et lorsqu'on s'y promène à pied il faut emprunter les chemins balisés. Les fonds sont évidemment superbes et les langoustes et mérous vous narguent sachant qu'ils sont protégés.

Le "Sound" de Warderick Wells
 Les deux équipages ne failliront pas à la tradition et iront à Boo Boo Hill inscrire le nom de chaque bateau sur une planche de bois flotté, si vous passez un jour par là cherchez celle de Retour de Galbord elle sera sans doute enfouie dans le tas par ceux qui seront passés depuis. Denis et Sylvie y prolongeant leur séjour, le capitaine de Dixou briefa Yves promu capitaine en second pour le parcours suivant qui mènera le bateau jusqu'à Normans Cay une trentaine de milles plus au nord.

Grâce à Annick et Yves le souvenir de notre bateau est présent à Booboo Hill



Normans Cay ne sera qu'une brève étape avec visite de la mangrove et le mercredi ce sera la remontée du Bank vers New Providence et sa capitale Nassau distante de 35Mn avec le passage un peu délicat du Yellow Bank où il faut slalomer parmi les patates de corail. Quoiqu'il en soit l'équipage aura fièrement assumé son rôle et Yves aura droit aux félicitations du skipper qui pensait beaucoup à eux sur son lit d'hôpital.

Retour de Galbord se repose maintenant à Nassau Harbour Marina d'où je vous écris ce mot entre deux passages à l'hôpital pour refaire le pansement. Après le départ d'Yves, Annick s'est bien occupée de son capitaine, Michèle et Jean, Manu et Daniel sont passés me rendre visite avant de continuer leur route vers la Floride, on pense beaucoup à eux car on a fait un bon bout de chemin ensemble, les bateaux eux se retrouveront à Jacksonville où on laissera le nôtre dans le même chantier. Ici à la marina nous rencontrons d'autres voiliers de passage dont » Mia Bella »connu à Georgetown, Patrick et Isabelle ainsi que leurs deux enfants sont eux aussi québécois et le courant est tout de suite passé avec eux. Quand nous irons au Québec, nous aurons des visites à faire ! D'ici la il nous tarde de reprendre la mer et de vous conter la suite de notre voyage.