Mercredi 1er décembre – Nous avons laissé Nicole et Jean Claude à Fort de France samedi dernier d’où ils sont allés prendre possession de leur gîte à St Pierre. Depuis nous avons regagné Grand Anse en attendant que la grosse houle de nord se calme et que nous puissions voguer vers la Guadeloupe. Aujourd’hui c’est le cas et nous décidons de rallier St Pierre première escale, le vent est d’Est-Nord Est 20 à 30 nds au passage de la baie de Fort de France mais tombera devant Case Pilote. Nous arrivons à St Pierre à 11h et après avoir largué 20m de chaîne Annick me crie qu’elle ne peut plus arrêter le guindeau, la chaîne continuant à filer. On arrive à l’arrêter et après quelques vérifications je dois me rendre à l’évidence, une goupille ou un axe à l’intérieur du guindeau a cédé, dans ces conditions il nous est impossible de continuer et nous devons retourner au Marin car la pièce cassée est dans l’engrenage à l’intérieur du carter complètement hermétique. Cela ne nous empêche pas de rejoindre à terre Nicole et Jean Claude qui nous envoient faire une balade au canal des Esclaves à Fond St Denis.
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Cela ressemble aux levadas de Madère |
Le lendemain, retour au Marin où Fred de chez « Caraïbes Grément » que nous avions averti par téléphone dépose le guindeau aussitôt amarrés aux pontons. Nous profiterons aussi pour rappeler Raymond de chez Incidences afin qu’il rabaisse le bimini et qu’il nous pose une bande anti-UV sur la trinquette, du coup l’escale technique se prolongera.
Dimanche 5 décembre, toc-toc à l’étrave du bateau, qui on voit sur le ponton : nos amis Christian et Martine de l’Atlantis 400 « Tahaa Tiva » avec qui nous avions passé deux mois au Brésil. On savait qu’ils remontaient de Trinidad où ils avaient laissé leur bateau pendant la période cyclonique mais nous ne savions pas quand ils arriveraient en Martinique avant de regagner la métropole pour les fêtes de fin d’année. Les retrouvailles furent chaleureuses et nous avions beaucoup de choses à nous raconter. Malheureusement nos routes divergeront puisqu’ils pensent aller vers le Pacifique en début 2011. Le lundi 6 en début d’après midi un Attalia de St Pabu prend la place à côté de nous, ce sont les premiers arrivés au Marin de la grande transhumance Atlantique, ils sont partis 18 jours plus tôt de Sal au Cap Vert et ils sont ravis que je leur offre une bière « Carib » bien fraîche.
Nous retrouvons également Claudine de « Mopélia » qui remontera avec nous vers la Guadeloupe. Le vendredi 10 nous gagnons le mouillage de Ste Anne où nous retrouvons Marc Antoine et Lucie de « Dame Licorne » le bateau québécois connu au printemps aux Tobago cays. Le lendemain Nicole et Jean Claude viennent passer leur dernière nuit à bord avant de reprendre l’avion et nous organisons un « cinq à sept » comme disent nos amis québécois avec Lucie, Marc Antoine, ainsi que Nancy et Marcel de « Na mar », ces derniers nous donnant quelques renseignements bien utiles sur les Bahamas et l’Intracoastal Waterway. C’est toujours très agréable de cotoyer nos « cousins » canadiens et on se demande bien pourquoi Napoléon a échangé ce fabuleux pays contre la Martinique, ah ! oui c’est vrai il y avait dans cette île la fameuse Joséphine…
Nous rejoignons Claudine le dimanche à Grande Anse, et nous entamons avec elle dès le lendemain la montée vers le nord avec une autre escale à St Pierre, une superbe traversée du canal de la Dominique vent de travers, une nuit à Portsmouth en Dominique avant de se mettre au petit ponton de Grand Bourg à Marie Galante afin de faire notre entrée officielle en Guadeloupe.
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"Mopélia" l'Oxion 32 de Claudine dans le canal de la Dominique
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La météo nous annonçant une alerte orange due à une forte houle de nord, nous préférons écourter notre escale à Marie Galante et rejoindre le mouillage de l’îlet Gosier, nous y arriverons en même temps que nos amis suisses de « Sakatia » l’Atlantis 430 connus lors de notre carénage à Carenantilles. Le 17 au soir les vacances scolaires de Noël commencent et nous accueillons à bord Stéphane, le filleul d’Annick et Arthur son fils. Après Marie Galante en juin, nous les amenons cette fois ci aux Saintes qu’ils ne connaissent pas, Stéphane tombera sous son charme et si un poste d’enseignant s’y libère c’est sûr qu’il postulera. Nous ferons connaissance de Patrick Morvan, ancien skipper de « Jet Services » et actuellement « skipper » de « Chez Jacky » au Belon, à l’épicerie du village où il jette l’ancre pendant l’hiver. Nous ferons connaître à nos invités le fort Napoléon, son musée et ses iguanes ainsi que les petits poissons de Pompierre.
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Iguane des Saintes |
Retour le 20 à l’îlet Gosier puis le lendemain pour la marina du Bas du Fort. L’après midi je profite du wifi du bar « Le Pirate » pour vous envoyer à tous mes vœux de Noël et de bonne année quand ayant à peine fini de taper sur la touche envoi, j’entends le rugissement d’un scooter en pleine accélération et levant la tête de mon clavier je vois le passager arrière saisir mon ordinateur par l’écran et l’emporter, le chargeur branché à une prise me touchant à la tête en me blessant, je les poursuis pendant une cinquantaine de mètres en criant « au voleur » mais évidemment sans résultat. Un an quasiment après le vol de mon téléphone au Brésil, je fais l’objet d’un second larçin ! Décidément...
Voilà donc la raison principale de mon mutisme sur ce blog. Je décidai de commander un autre portable en France que m’apporterait notre amie Marie Dominique qui viendra nous rejoindre mi-janvier à St Martin.
Avant de quitter la Guadeloupe nous retrouverons nos amis Dominique et Michel qui sont bien occupés avec leur gîte de Ste Anne. Avec Claudine nous réveillonnerons le 24 au soir et après quelques heures de sommeil nous gagnerons la Rivière Salée qui sépare les deux « ailes » du papillon que forme la Guadeloupe pour pénétrer dans le « Grand Cul de Sac Marin », hélas malgré les affirmations de la capitainerie le pont permettant le passage des voiliers ne s’est pas ouvert comme prévu à 5h du matin et comme je le pressentais un peu, nous n’avions plus qu’à rebrousser chemin. Du coup les vents étant favorables pour quelques jours nous décidons de contourner l’île par l’ouest pour gagner Antigua en nous arrêtant aux Saintes où nous quittons « Mopélia », puis à Deshaies.
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Notre mouillage au premier plan, à droite Nelson Dockyard et derrière l'isthmr, Falmouth Harbour |
Le 27 après 7 heures de traversée par bon vent de travers nous arrivons à English Harbour sur l’île d’Antigua, mouillage très abrité à l’entrée dans Freeman Bay. English Harbour avec de l’autre côté d’un petit isthme Falmouth Harbour est l’une des Mecque mondiale de la plaisance avec la fameuse « Semaine d’Antigua », mais tout au long de l’année y défilent de somptueux voiliers qui organisent entre eux des régates. C’est aussi l’ancien repaire de l’amiral Nelson et la marine britannique y a restauré les bâtiments du « Nelson Dockyard » et en y aménageant un musée consacré à son souvenir.
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Le fameux "Falcon Maltese" aux pontons de Falmouth Harbour
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C’est donc là que nous passerons un réveillon très « British » le 31 décembre à la table d’un petit restaurant sur le quai parmi des anglais ridiculeusement coiffés d’un chapeau haut de forme en plastique tandis que les ladies arboraient une espèce de coiffe dans les cheveux, un concert plein de décibels et un feu d’artifice concluant l’année 2010. Nous visiterons St John la capitale sans grand intérêt et le 4 janvier nous ferons notre dernière escale antiguaise devant Jolly Harbour à l’ouest.
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Nelson Dockyard
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Le lendemain matin dès 6h45 départ pour St Kitts et Nevis, autres anciennes possessions britanniques distantes d’une cinquantaine de mn. Nous aurons du mal à trouver un endroit correct où poser notre ancre du fait d’une houle très inconfortable, finalement ce sera côté Nevis entre les deux îles séparées par le passage des Narrows à Mosquito Bay où nous roulerons quand même bord sur bord toute la nuit.
Du coup nous appareillons le lendemain matin pour St Barth et plus précisément la baie de Gustavia que nous atteindrons à 15h après 45Mn. Retour donc en France, nous mouillons dans l’anse Corossol parmi les yachts des milliardaires, malheureusement la houle est toujours présente accentuée en permanence par les va et vient bruyants des « tenders » autrement dit annexes mais très fortement motorisées de ces mêmes yachts. Le lendemain matin après les formalités d’entrée à la capitainerie et un rapide tour du port parmi des dizaines d’américains descendus d’un paquebot et venus tester les boutiques de luxe, nous regagnons notre bord pour retrouver le calme à l’anse du Colombier.
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Passage au soleil couchant d'un paquebot à voiles devant Gustavia
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L’anse du Colombier est située à l’ouest de Saint Barthélémy et fait partie d’une réserve naturelle, des bouées gratuites y sont installées à la disposition des plaisanciers, nous en prenons une et y passerons une très bonne nuit. L’environnement y est très sauvage et on a du mal à croire qu’à deux Mn de distance il y a une vie trépidante.
Nous reviendrons à St Barth avec Marie Dominique plus tard, mais avant son arrivée nous avons encore quelques travaux à faire à bord, pour ce faire nous disposons d’une semaine. Le samedi 8 nous appareillons donc pour St Martin.
Saint Martin vous le savez sans doute est une île qui a la particularité d’avoir une partie hollandaise au sud et une partie française au nord, la frontière faisant l’objet d’une simple stèle sur la route reliant Marigot la capitale française à Philipsburg son homologue hollandaise. Mais le contraste est saisissant entre les deux parties. Nous le constatons du large en nous approchant de la côte sud, les promoteurs immobiliers sont passés par là et des cages à lapins pour touristes sur plusieurs niveaux tapissent le front de mer. Le passage devant l’aéroport Juliana est impressionnant car les gros porteurs nous survolent de près avant de se poser sur la piste située juste derrière la plage. Sitôt passé cette zone nous abordons par l’ouest la partie française et là les résidences dépassent rarement un étage avec de la végétation autour. Nous contournons donc la pointe Plum la plus à l’ouest avant de mettre le cap sur la baie de Marigot.
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Baie de Marigot avec sur la gauche le "lagon" de Simpson Bay
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Mouillage dans la baie avant de franchir le lendemain matin le pont ouvrant de Sandy Ground reliant Marigot aux Terres Basses. Nous mouillons notre ancre au nord du chenal menant à la Marina Royale, volontairement puisque les chantiers et shipchandlers se trouvent près du pont et les commodités de la ville vers la marina.
Il y a là une succursale de chez Incidences du Marin à qui nous confions la confection d’extensions latérales du bimini nous protégeant mieux de la pluie, un magasin Budget Marine où nous trouvons deux panneaux solaires de 135W à un très bon prix et un Sud Africain Terry spécialiste de l’inox qui nous confectionnera une belle armature bien intégrée au dessus du bimini. Mes panneaux solaires semi-souples collés au roof ayant rendu l’âme depuis un certain temps, nous aurons ainsi toute l’énergie voulue au mouillage.
Tout cela nous prendra la semaine et le lundi 17 nous prendrons place aux pontons de la marina entre un bateau dont la dame est de Concarneau et un autre dont le propriétaire est briochin et qui tient une boutique dans cette même marina. Le mardi nous accueillerons Marie Dominique à l’aéroport et le lendemain nous lui ferons découvrir l’île en louant une voiture.
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Marie Dominique au Pic Paradis, sommet de St Martin 424m
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Nous connaissions déjà St Martin pour y être venus en 2000 grâce à un voyage organisé par notre fournisseur de motoculture de plaisance Stihl et c’est avec plaisir que nous avons retrouvé la partie nord est, Orient Bay, l’anse Marcel, Grand Case bien préservés par le Conservatoire du Littoral. Le 21 nous mettons le cap sur Anguilla qui est une ancienne colonie britannique toute en longueur à 7Mn au nord de St Martin et qui protège efficacement cette côte de la houle de nord. Nous mouillons en fin de matinée à Road Bay port principal de l’île et seul endroit où on peut effectuer nos formalités d’entrée, nous sommes surpris du coût de celles-ci : 53 US Dollars pour 2 nuits à l’ancre et une visite à un site du parc national. Le lendemain direction Little Bay à l’Est où nous nageons avec les petits poissons. Retour à Road Bay le soir car interdiction de passer la nuit dans les sites du parc. Le lendemain direction plein Nord à Prickly Pear où nous déjeunerons d’un délicieux vivaneau grillé sur la plage chez Johno’s.
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Et il y a même des frites!
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La configuration des lieux nous rappelle les Glénan : bonne table devant le lagon…
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La plage de Prickly Pear
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Les jours suivants nous irons mouiller à Grand case mais la houle et le bruit nous ramèneront à Marigot d’où nous irons flâner à Philipsburg en « Taxi-co », puis prendre notre bain quotidien à Baie Rouge.
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La plage de Baie Rouge et son arche
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Nous avions promis à Marie Dominique une croisière à St Barth et le vendredi 28 nous remontions au près vers Anguilla pour un premier bord et le deuxième nous mènera directement à l’anse du Colombier en passant entre L’île de Tintamarre et St Martin. Pour la deuxième fois nous prenons une bouée du parc à cet endroit et une petite balade nous mènera jusqu’à l’anse des Flamands.
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La côte nord de St Barth avec au fond, la Baie des Flamands
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Le lendemain baignade impérative pour voir les petits poissons et départ pour Gustavia afin de montrer à notre invitée ce qu’est la vie de ce St Tropez équatorial. Une grande virée à terre nous mènera à St Jean avec son célèbre aérodrome spectaculaire puisqu’à l’atterrissage les avions passent à 3m à peine au- dessus des véhicules roulant sur la crête et au décollage ils rasent la magnifique plage.
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La plage de St Jean et les bouées délimitant l'endroit que les avions survolent au décollage
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Retour par la montée du morne Depoudre avec des vues magnifiques sur les deux côtés de l’île et embarquement pour l’île Fourchue, cirque naturel sauvage et désertique où nous nous amarrons obligatoirement aux bouées du Parc. Le lendemain après la visite traditionnelle aux poissons, retour vers Marigot avec une halte repas à l’île de Tintamarre où nous nagerons avec des tortues.
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Le mouillage du bout du monde de l'île Fourchue
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Tout a une fin, de retour à Marigot Marie Dominique nous invitera à un bon repas à la marina où surprise nous retrouverons Helmut et Angelica du bateau « Manatee » connus au Portugal et qui eux descendent vers la Martinique. Le 31 nous reconduisons notre invitée à l’aéroport et après être encore une fois intervenu techniquement sur le bateau, l’antenne du GPS fixe MLR ayant rendu l’âme, nous partons le 2 février pour une traversée de nuit vers les BVI (Iles Vierges Britanniques) mais ceci est une autre histoire…