dimanche 27 février 2011

Iles Vierges Britanniques - BVI

Le 2 février au soir après avoir fait le plein de nourriture "française", puisque c'était notre dernière escale en France avant le grand retour, nous quittons la baie de Marigot avec un bon vent de nord-est de 20 à 23nds, nous verrons de nombreux bateaux paquebots tout illuminés et voiliers tous filant vers les Iles Vierges. A 8 heures nous pénétrons dans le "Sir Francis Drake Channel" par le "Round Rock Passage", c'est une vraie mer intérieure où le vent est très canalisé mais où la houle de l'atlantique ne pénètre pas beaucoup.

Les Iles Vierges Britanniques (BVI) sont constituées de Virgin Gorda à l'est, Tortola au milieu, Anegada au nord est, Jost Van Dyke au nord ouest et plusieurs petites îles formant la limite sud du Channel dont les plus importantes sont Peter Island et Norman Island. A l'ouest on trouve les Iles Vierges Américaines (USVI) avec St John et St Thomas et plus au sud Ste Croix.

Les BVI sont britanniques depuis 1672, furent le repaire au 18ème siècle du fameux pirate Barbe Noire, aujourd'hui c'est une des plaques tournantes du trafic de la drogue entre l'Amérique du Sud et les USA. Mais surtout c'est un paradis fiscal puisque 41% des compagnies mondiales sont enregistrées ici et elles n'y paient aucune taxe. Il n'est donc pas étonnant d'y voir les plus beaux yachts qu'ils soient à moteur ou à voile. Les USVI par contre ne sont américaines que depuis 1917, date de leur rachat au Danemark. Tous les paquebots transitant aux Caraïbes passent à Charlotte Amalie la capitale à St Thomas d'où une omniprésence des touristes sur cette île et conséquemment pléthore de magasins de luxe. St John par contre est beaucoup plus tranquille et 60% de sa superficie est un parc naturel.

Nous commencerons notre croisière dans ces îles par celle de Virgin Gorda, plus précisément le mouillage de Spanish Town où nous effectuons nos formalités d'entrée assez paperassières d'ailleurs. Ces îles sont aussi l'endroit des Caraïbes où il y a le plus de bateaux de location et le lendemain devant nous je remarque au mouillage un grand "Gwen ha du" flottant aux barres de flèche d'un 35 pieds de chez Moorings, évidemment je m'en approche et interpelle la dame, Jeannine de son prénom, elle est de Camaret où son mari s'occupe d'un centre de plongée pendant la belle saison, nous les invitons à bord et Albert médeçin en Allemagne pendant la plus grande partie de l'année nous indique les endroits à ne pas manquer dans ces îles, en effet ils y louent un bateau 1 à 2 fois par an depuis 8 ans!

Annick aux Baths
Le lendemain nous irons aux Baths, il s'agit d'un immense chaos de rochers granitiques que les eaux turquoises viennent lécher, il paraît que cela ressemble à l'île de la Digue aux Seychelles. On passe sous ces rochers les pieds dans 30cms d'eau, c'est "Huelgoat s/ mer".



Spring Bay
 
Le 7 février nous remontons vers Gorda Sound au près serré dans un vent soutenu de 20 à 25nds, cela nous donne l'occasion de tester la trinquette montée sur enrouleur en Martinique, c'est beaucoup plus efficace et confortable que le génois partiellement roulé mais l'étai demande à être raidi. Nous rentrons dans cette magnifique baie par le chenal du nord entre Colquhoun Reef et Prickly Pear Island (oui, encore une, c'est fou ce qu'il y a de Prickly Pear aux Antilles britanniques!) pour gagner un mouillage très confortable entre Bitter End et Biras Creek. Nous admirerons une fois descendus les deux magnifiques "Resort" (complexes hôteliers) reliés entre eux par un sentier le long de la mangrove.

Gorda Sound - Bitter End

Au vu des prévisions météo, une accalmie se dessinant pour le lendemain nous décidons de filer plein nord vers Anegada, le vent sera toujours fort et le mouillage de Setting Point est bien exposé au vent, ne voyant pas du tout les fonds alors que nous n'avons que deux mètres d'eau nous préférons prendre une bouée qui est la plus proche du rivage. Anegada est une île très plate et très sauvage, une grande barrière de corail la protège au nord et à l'est et c'est là qu'il faut manger des langoustes, ce que nous ne manquons pas de faire après une visite à pied des environs du mouillage, nous y voyons même au carrefour principal un immense faux sapin de Noël. La langouste sera précédée du fameux apéritif de ces îles : le Painkiller, du jus d'ananas, du jus d'orange, de la crème de coco, une pincée de muscade et bien sûr du rhum et des glaçons, cela passe très bien! La langouste sera excellente, grillée au barbecue...cela rappelle un peu un certain restaurant "chez Castric" aux Glénan!

Elle est pas belle la vie !
Le lendemain, cap sur Tortola plus précisément Scrub Island distante de 18mn environ, alors que la nuit avait été très calme comme les fichiers météo le prévoyait, le vent revient toujours entre 20 et 25nds. Ne trouvant pas de place à Trellis bay nous irons en face à Marina cay, mouillage très sympathique derrière la barrière de corail avec une île minuscule sur laquelle est implanté un beau complexe hôtelier, un magasin "Pusser" et même une cabine téléphonique anglaise traditionnelle. Devant nous est mouillé un autre bateau français, un Alliage dénommé "Tao".

Marina Cay avec Tao au premier plan

En bateau nous ne sommes pas entièrement autonomes bien évidemment, nous avons fait le choix d’éviter l’installation d’un déssalinisisateur très gourmand en énergie, aussi nous sommes obligés de rallier une marina pour refaire les pleins. Au départ de Marina Cay nous pensions nous arrêter à Road Town capitale des BVI mais au vu des paquebots qui y sont déjà nous préférons pousser jusqu’à Nanny Cay un peu plus à l’ouest où parait-il, existent « les plus belles douches des marinas du monde entier ».

A notre arrivée nous ferons le plein de gasoil et une fois amarrés à notre place de ponton nous découvrirons les facilités qui s’offrent à nous, d’abord une petite plage privée près d’un récif où l’on peut voir les petits poissons, ensuite une épicerie et un shipshandler qui n’a malheureusement pas le guide de Porto Rico que nous recherchons vainement depuis St Martin. Qu’à cela ne tienne, Road Town n’étant qu’à 5kms cela nous donne l’occasion de sortir les vélos chose que nous n’avions plus fait depuis le Portugal. Le lendemain matin nous nous rendrons donc à la capitale où nous trouverons tout ce dont nous avions besoin : guide, ravitaillement et même un téléphone quadribande car mon bibande ne fonctionnait plus à partir de ces îles. Un petit mot des fameuses douches, ce sont de vraies salles de bains comme à la maison, le vrai luxe pour les marins nomades !
Le lendemain, départ pour l’île de Peter Island située 4,4Mn en face, mouillage à Great Harbour. Peu de temps après arrive à côté de nous un voilier français dont le skipper m’interpelle de suite : « Tu es breton, où vas-tu ? Je vais vers Porto Rico - Nous aussi – Et après ? Les Bahamas – Nous aussi. Super ! Mais ce n’est pas notre première surprise. Une fois à terre nous allons découvrir les trois baies environnantes et au retour nous croisons quatre personnes, je reconnais la personne m’ayant abordée au mouillage, il s’agit de Jean et Michèle voyageant sur leur Feeling 486 « Maclow » baptisé ainsi en souvenir du saint fondateur de St Malo dont ils sont originaires. En commençant à discuter, l’autre couple, plus précisément l’homme me rappelle quelqu’un.  Le doute est vite levé, il s’agit d’un ancien propriétaire d’un magasin « Mat Service » comme moi mais situé en Picardie, Claude et Yveline ont eux aussi  vendu leur affaire et profitent de leur Ovni 455 « Imagine ». Que de souvenirs 20 ans après ! Le monde est toujours aussi petit !

Claude, Yveline, Michèle, Jean et Annick au sommet de Norman Island
Nous irons le lendemain avec eux sur l’île voisine de Norman Island à Benures Bay, une bonne marche nous mènera au sommet de l’île, avant de descendre dans la baie « The Bight », le mouillage le plus fréquenté. Nous les quitterons provisoirement le lendemain car au programme nous avons à visiter la dernière île des BVI : Jost van Dyke, cap sur Sandy Cay à l’est mais le vent et la houle nous dissuadent d’y mouiller et nous déciderons d’aller à White Bay dont l’entrée dans la barrière de corail nous impressionne sur la carte. Une fois sur place tout paraît plus simple et à l’intérieur la mer est calme. Nous y resterons deux jours avec une visite à pied de Great Harbour et de son fameux bar : Foxy.

Le mouillage de White Bay
Ainsi se termine le 16 février  notre séjour aux Iles Vierges Britanniques. Pour nous les meilleures escales auront été Virgin Gorda avec les Baths et Gorda Sound et pour leur côté plus sauvage les îles de Peter et Norman Island. Le côté négatif est la surabondance des voiliers de location et l’omni présence des bouées payantes à 25USD limitant les zones de mouillage sur ancre. Côté navigation par contre ce fut un régal de passer d’île en île même avec 25nds de vent sans la houle qui va habituellement avec.
La suite en territoire américain…