En mars 2009, à la suite de notre formation médicale STW à Paris, nous avions été à l'ambassade des Etats Unis à Paris afin d'obtenir chacun notre visa valable 10 ans. La personne avec qui nous avions eu notre entretien, car il faut montrer patte blanche et même justifier de ses revenus, nous avait souhaité un bon voyage dans son pays. Nous voici donc sur le point de rentrer une première fois au pays de l'oncle Sam.
Les USVI sont constituées de trois îles principales : Ste Croix plus au sud que nous ne visiterons pas, St John la plus proche des BVI et St Thomas la plus importante où siège le gouverneur. Ce sont des anciennes colonies danoises achetées par les Etats Unis en 1917 pour des raisons stratégiques.
Nous quittons donc Jost Van Dyke le 16 février pour St John, plus précisément Cruz Bay le port principal où se trouvent les services de l'immigration. Ce port n'a pas beaucoup de profondeur et grâce à notre tirant d'eau variable (vive le dériveur intégral) nous nous ancrons à babord dans 1M70 tout près du quai des douanes. Nous sommes reçus très aimablement avec même quelques mots de français et des formulaires d'immigration en français également et après vérification de l'iris de l'œil et des empreintes digitales nous obtenons notre sésame pour ces îles.
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Cruz Bay - St John |
Sur les conseils de nos amis Jean et Claude nous gagnons au nord Francis Bay qui fait partie du National Park. J'ai oublié de vous préciser que plus de la moitié de sa superficie fait partie du « Virgin Islands National Park » au même titre que les grands parcs nationaux continentaux. De ce fait l'île est admirablement bien préservée des promoteurs immobiliers et a gardé son caractère naturel. Pour nous navigateurs il est interdit dans ces zones de mouiller notre ancre, des bouées payantes sont mises à notre disposition il en coûte 15USD la nuit, mi tarif pour les « Golden Age » (plus de 62 ans) et le paiement est assez particulier, un petit ponton de 2m² signalé par un fanion vert est mouillé aux endroits statégiques, on y trouve dans une borne des enveloppes où glisser son dû et une boîte à lettres où la déposer. Je ne suis pas sûr que le paiement soit effectif pour tous les bateaux…
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Sur le chemin de Sugar Mills, vue sur l'ouest de Tortola
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Une belle balade nous permettra le lendemain d'aller visiter les ruines d'un ancien moulin à vent qui broyait la canne à sucre « Annaberg Sugar Mill », un guide américain présent était très étonné d'apprendre que dans les Antilles françaises telles Marie Galante il existait encore un nombre important de tels moulins. L'après-midi nous contournons l'île par l'ouest pour rejoindre 5 autres bateaux français qui organisent le lendemain un barbecue sur la plage de Lameshure Bay. A notre arrivée, « Maclow » de Jean et Michèle, « Imagine » de Claude et Yveline que nous connaissons depuis Peter Island, « Tao » l'Alliage 44 de Jean Jacques et Marie Claude, « Brise du Sud » le Super Maramu de Jean François et Françoise qui habitent Ploumiliau seront déjà à Little Lameshur Bay, tandis que nous prendrons une bouée à côté à Great Lameshur Bay où nous rejoindra « Xiphos » l'Ovni 455 de Daniel et Manou. Apéro le soir à bord d'Imagine afin de mettre au point les détails du lendemain.
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Claude veille à la cuisson du gigot sous la surveillance de Michèle
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Il faut reconnaître que les américains ont le sens de l'organisation puisque sur toutes les plages du parc national il y a des barbecues fixés au sol et des tables disponibles. Tôt le matin Claude et surtout Jean Jacques se sont occupés du feu malgré les « nonos ou yenyens » minuscules moustiques qui les harcelaient et à 11h les dames sous la houlette de Michèle ont procédé à une séance d'assouplissements sur la plage devant les regards étonnés des américains présents. Ils n'étaient pas au bout de leur découverte puisque comme dans tout bon banquet, une fois dégusté les deux gigots et avalé quelques verres nous avons tous entonné chants de marins et autres chansons de corps de garde avec Jean en tant que chef de chorale. Ce fut une superbe journée où nous fîmes plus ample connaissance avec les bateaux que nous ne connaissions pas encore et avec lesquels nous allions passer plusieurs jours, voire semaines et mois pour Maclow et Xiphos qui pensent comme nous aller aux USA via les Bahamas.
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Votre serviteur et Jean mènent la chorale
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Nous irons deux jours plus tard à un autre mouillage, Round Bay avant de partir pour St Thomas. Notre première halte sera Great St James Island avant de gagner Charlotte Amalie capitale des USVI. Nous y arriverons juste devant un énorme paquebot qui nous poussera littéralement au cul avec force coups de sirène. Il faut dire qu'il y a entre trois et cinq paquebots à déverser leur flot de touristes sur les quais de cette ville, par conséquent il y a une multitude de commerces dits « hors taxes » qui pullulent le long de l'artère principale. Il va sans dire que cela contraste singulièrement avec le calme de St John et que cette escale ne nous laissera pas un souvenir impérissable. Elle nous permet cependant de refaire les provisions du bord, pour Jean et moi d'aller chez le coiffeur (un ancien coiffeur de mode SVP !) et le lendemain 24 février nous lèverons l'ancre pour les Iles Vierges Espagnoles tandis que la veille Claude et Yveline nous faisaient leurs adieux, retournant vers la Martinique où ils ont mis leur bateau à vendre.
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Les équipages de Maclow, Imagine et Tao
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Voilà encore une autre étape de franchie vers l'Ouest, nous partons vers Porto Rico.